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Abderrahmane Sahouli (1915-2011), une vie entière consacrée à l’art.

Mr Sahouli Abderrahmane à gauche de l'image.

Artiste peintre, miniaturiste. il est né le 9 février 1915 à la Casbah (Alger), il n’a eu de cesse de travailler et de peindre en taquinant ses toiles ainsi ni l’âge avancé ni les vicissitudes du temps n’ont eu raison de sa volonté, consacrant sa vie aux arts plastiques.

Dés l’age de 10 ans et parallèlement à son parcours à l’école Brahim Fatah à (la Casbah), il suit des cours de dessin et de céramique à la société des Beaux-Arts. Devenu peintre et décorateur confirmé, il ouvre son premier atelier de décoration en 1945 et intègre la société des Beaux-Arts dirigée par Camille Leroy. Il y enseignera durant vingt-cinq ans, avant d’être nommé directeur, poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite (1962 à 1987). Passionné de peinture Sahouli consacre dés lors tout son temps à son Art. En 1945, Il ouvre un atelier de décoration à Bab el Oued (Nelson), il acquit un autre atelier aux Champs-de-manœuvre qui fut plastiqué par l’OAS en 1962. 

Tout au long de sa carrière, il côtoya des peintres de renom, à l’image des défunts et regrettés Mostefa Debbagh, M’hamed Issiakhem, Mohamed Bensemmane ou le miniaturiste Mohamed Temmam, et bien d’autres comme l’homme de lettres Safir Boudali qui a eu à diriger la Société des Beaux-arts durant les années 1960. Entre le figuratif et l’abstrait, Sahlouli s’inspirait du quotidien et des paysages qui l’entouraient. C’était l’époque où les artistes peintres portaient le chevalet pour immortaliser à travers les venelles de la Casbah ou le lieu dit Les Tagarins, les paysages et scènes de vie d’El Djazaïr.

Il assura également des travaux en tant qu’artiste spécialisé dans la création d’affiches de cinéma comme l’œuvre cinématographique Le Vent des Aurès et la décoration des fonds de scène du TNA lorsque Mahieddine Bachtarzi le sollicitait. Lors du Festival panafricain, en 1967, le comité d’organisation lui fit appel pour la réalisation de grandes fresques. Ses élèves ont été nombreux dont les Hamchaoui, Douadi ou encore Bencheikh.

Sahouli a participé à plusieurs expositions personnelles et collectives tant en Algérie qu’à l’étranger ( Cuba , Libye, France). La dernière grande exposition en date fut organisée au palais de la culture Moufdi-Zakaria (Alger) en Juin 1999. Cette exposition personnelle regroupa une cinquantaine de tableaux dont des peintures sur toile, peinture sur verre, aquarelles et miniatures. De style figuratif, l’exposition comprenait des paysages (port d’Alger , Casbah, Biskra, Tikjda et Tala Guilef ), des natures mortes et deux portraits notamment un auto-portrait.

L’un des doyen de la peinture algérienne a laissé une œuvre plurielle en formant toute une génération d’artistes-peintres. Certaines de ses œuvres sont encore visibles au musée de l’Académie de Cherchell, au Musée national des Beaux-arts ou à travers des compositions réalisées dans les années 1980 au niveau du Musée Central de l’Armée (Riadh El Feth), témoins de la grandeur artistique et plastique du défunt. Un homme qui a voué toute sa vie à l’art et à la culture, sans rien attendre en contrepartie. une reconnaissance.

Source presse nationale et dictionnaire de Mansour Abrous

 


Nadir Sahouli lui rend un émouvant hommage sur les réseaux sociaux :
« Il est toujours périlleux de rendre hommage à un grand homme. J’en prends le risque pour honorer le grand artiste qu’il fut et le père qu’il ne cessera jamais d’être.Sahouli Abderrahmane, né le 09 février 1915, a quitté cette terre le 05 septembre 2011. C’est le destin de tout être humain. Son héritage, lui, est éternel.Sa vie a été consacrée à l’amour de son pays, l’Algérie, de sa ville, Alger, de ses quartiers de prédilection : la Casbah et Bologhine. Il parcourait le pays et aucun paysage n’échappait à son regard d’éternel enfant s’émerveillant de tout : le roulis des vagues au bord de la mer, le bruissement des arbres dans les forêts, la blancheur de la neige sur les montagnes, l’immensité du Sahara et son étourdissant silence. Son pinceau était le prolongement naturel de ses mains et il avait un penchant pour le beau comme un pied de nez aux vicissitudes de la vie.Très jeune, il s’initie au dessin et à la céramique en parallèle d’études primaires à l’école Brahim Fatah avec son ami Mohamed Temmam, autre grand peintre dont il a peint un tête-à-tête avec Mustapha Bendebagh (cette œuvre est exposée au Musée des Beaux-Arts d’Alger) et le portrait qui orne l’entrée du Musée Mohamed Temmam.Mais c’est surtout son savoir –être qui marquera ses proches par son humilité alors qu’il appartient à une génération d’illustres représentants du patrimoine culturel algérien, comme Mohamed Bensemmane, Mahieddine Bachtarzi (pour qui il décore certaines scènes théâtrales), Safir Boudali, Mohamed Lakhdar Hamina (pour qui il peint l’affiche du film « Le Vent des Aurès »), les frères Racim dont il deviendra un disciple, Baya, Ismail Samsom, et bien d’autres encore dont il a été le contemporain ou le disciple.Refusant les honneurs et privilégiant l’émergence de vocations naissantes au détriment de sa propre notoriété, il affirmait que sa plus grande récompense était de voir ses élèves de la Société des Beaux-Arts prendre confiance en eux et atteindre la reconnaissance de leurs talents. Je sais, pour avoir côtoyé nombre d’entre eux, qu’ils ont toujours été sensibles à sa générosité et à son dévouement.

Membre fondateur et membre actif de plusieurs associations professionnelles (dont l’UNAP) il a réalisé plusieurs fresques lors du 1er festival panafricain (1969), a été enseignant puis Directeur de la Société des Beaux-Arts d’Alger. Il a souvent été sollicité pour apporter son concours par des œuvres qui symbolisent la Guerre de Libération : immortalisations de nombreux martyrs, fresques commémoratives. Ces œuvres sont accrochées à l’Académie Interarmes de Cherchell et au Musée de l’Armée dont il a été l’un des décorateurs avec Ziani qu’il appréciait tout particulièrement. »

 

De Gauche à Droite : Sahouli Abderrahmane, Nedjar Mohamed et des membres de sa famille au Palais de la culture,  Juin 1999

 


Mr Sahouli et Mr Mustapha Belkahla.

 


Mr Sahouli dans son atelier

 


Mr Sahouli dans son atelier

 

 

 

 

 

 

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