Les mises à jour du site internet du FIBDA se sont arrêtées à l’édition de 2022, et aucune mise à jour des événements précédents n’est visible. Pourquoi cette stagnation ? Les possibilités d’exploiter cette plateforme tout au long de l’année ne manquent pas. Par exemple, la création d’un journal en ligne rédigé par des bédéistes pourrait alimenter une revue papier dans la tradition de M’quidech.
De plus, en examinant les affiches des trois dernières années, on remarque un mimétisme graphique exagéré qui donne l’impression que chaque édition est la même d’une année à l’autre. Chacun peut avoir sa propre interprétation, mais l’affiche du FIBDA devrait être un puzzle multiforme qui se renouvelle chaque année, avec une créativité marquante et non l’inverse. Qui est responsable de cela ?
Après 15 éditions, le FIBDA a réussi à se faire une place très appréciée dans le monde de la bande dessinée en invitant des bédéistes et des caricaturistes. Alors, qu’est-ce qui empêcherait le commissariat de faire appel à un artiste différent chaque année, de nationalité différente, pour créer l’affiche de l’édition ? En 2022, le Japon était l’invité d’honneur, et une affiche de style manga aurait certainement marqué les esprits.
L’année 2023 est déclarée “l’Édition des jeunes”, où plus de 80 auteurs et éditeurs issus d’une dizaine de pays prendront part au 15e Festival International de la Bande Dessinée d’Alger (FIBDA). L’iconique personnage du conte algérien “M’quidech” en Qamis sera à l’honneur.
Carton Rouge
L’édition jeunes du FIBDA en 2023 affiche une entrée payante, tout comme l’édition précédente. Il s’agit d’un festival financé par l’État et occupant un espace sous la tutelle du ministère de la Culture, l’Office Riadh El Feth, abrégé en “OREF”. En ajoutant les sponsors et les stands payants pour les participants, il semble que cette opération soit très bénéfique pour les organisateurs. En fin de compte, le FIBDA semble être un événement rentable pour l’État. En principe, une édition axée sur la jeunesse devrait proposer une entrée gratuite pour les personnes de moins de 18 ans, ainsi que pour les enfants de moins de 6 ans. Dans le cas contraire, à quel groupe de jeunes fait-on référence ?
Comment ne pas soulever des questions concernant le Festival International de la Bande Dessinée d’Alger (FIBDA) et les frais d’entrée pour les jeunes. Cela soulève des préoccupations légitimes sur la transparence et l’équité dans l’accès à un événement culturel financé par l’État.
Frais d’entrée pour les jeunes : Il est en effet courant que les événements axés sur la jeunesse offrent une entrée gratuite. Il semble y avoir une incohérence dans la politique tarifaire actuelle du FIBDA. Pourquoi les jeunes et enfants doivent payer pour accéder à un événement culturel financé par l’État ?
Transparence financière : La transparence financière de l’événement est une question importante Il est légitime de demander des informations sur le financement, les recettes, les dépenses et les bénéfices du festival, d’autant plus qu’il est financé par l’État. Si les rapports financiers soient disponibles, pourquoi ils ne sont pas publiés ?
Obligation de publication des bilans : De nombreuses entreprises sont tenues de publier leurs bilans financiers, ce qui favorise la transparence. Les événements publics, en particulier ceux financés par l’État, devraient également être soumis à une forme de divulgation financière ou publication des bilans.
Gageons que les prochaines éditions seront encore meilleures, la bonne volonté de faire et d’agir ne manque pas. Élargissons le lieu du déroulement de l’édition vers des régions où les jeunes passionnés n’ont pas les moyens de se rendre à Alger. L’avenir du FIBDA s’annonce prometteur en allant à la rencontre des amoureux de la BD, porté par une équipe passionnée et engagée. Un FIBDA à Tamanrasset, à Oran, à Guelma, à Bechar, pourquoi pas.
Tarik Ouamer-Ali