« Diadji est d’une tradition d’artistes dont l’œuvre construit des ponts entre les Hommes. Étant lui-même en continuel transit entre deux continents, son travail se nourrit d’un marché des idées en perpétuelle construction d’espaces critiques, qui sont autant de miroirs de notre propre condition. Il s’inspire de plusieurs thèmes allant de la naissance à la mort, de la dualité à la spiritualité […]. Derrière la façade des hommes qu’il conçoit, se cachent des émotions, des mythes et des utopies. » El Hadji Malick Ndiaye – directeur artistique de la c « Dak’Art » 2022
Lieu : Le Comptoir des Mines, espace d’art contemporain.

“…dans le bonheur”, 2009 – produite à l’occasion des Journées du Patrimoine à la demande du Palais de l’Élysée, a rejoint depuis 2010 la collection du Musée National de l’Histoire de l’Immigration | Palais de la Porte Dorée. L’œuvre est exposée à l’entrée du musée, dans le 11e arrondissement parisien. Photographie de Monsieur Brahim Alaoui, Octobre 2023. (source)
« Diadji Diop est résolument le plus contemporain des artistes africains contemporains ; il est l’un des plus universels de ces artistes. Une telle assertion nous place d’emblée dans les jeux et les enjeux de l’art contemporain. Si la sculpture se place au cœur de l’art africain depuis des millénaires, Diadji n’a pas besoin de l’apprendre, il l’a dans la tête, dans le corps et l’imaginaire. Et ce n’est pas étonnant que depuis ses premières œuvres, il s’adonne à l’art de façonner les formes, d’apprivoiser la matière comme un mage. Cependant, l’art africain est un art in situ, une « installation » dont le caractère rituel et sacré impose une mise en scène et des postures spécifiques de réception. Et Diadji de démontrer sa maitrise singulière de l’anatomie et lui insuffler ce qu’il porte en lui comme émotions et comme intentionnalités propres. Une telle maitrise lui permet de se dessaisir momentanément de son legs culturel pour le reformuler autrement, dans un ici et maintenant qui le place dans l’entre-deux. Une position, ou plutôt une perspective qui allie technique moderne et origine, afin de construire une « composition » visuelle plurielle. » Farid Zahi, écrivain et critique d’art.
Aujourd’hui, ses sculptures, qui valent entre 3 000 et « quelques dizaines de milliers d’euros », sont toutes rouge vif – un rouge qui n’est pas biologique mais symbolique. « Au début, je représentais les différentes populations par leur couleur. Aujourd’hui, je m’intéresse plus à la matière, qui est plutôt vermillon, qu’à l’enveloppe. J’ai aussi supprimé les cheveux, qui nous distinguent. Notre différence n’est qu’épidermique. » (Jeune Afrique, 2014)
Diadji Diop, né en 1973. il Vit et travaille à Paris. Il arrive en France en 1994, dans l’optique de se former au dessin animé. En classe préparatoire, il découvre les multiples potentialités de la sculpture et change de voie. Sa passion pour le dessin animé et le cinéma nourrira pourtant toujours son travail, que ce soit au niveau du parti pris réaliste ou dans ses installations à dimension parfois narrative. En 1995, il intègre l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris et fait successivement partie des ateliers Bruno Lebel et Richard Deacon. Diplômé avec les félicitations du jury en 2001, il participe à l’exposition des Félicités en 2002. Il a exposé, entre autres, à la Galerie Emmanuel Perrotin, à la Villette, à la biennale de Dakar ou au Festival d’art visuel d’Abidjan. Son travail est traversé par les questions d’identité, d’exil et de violence. Privilégiant les formes réalistes, il questionne les rapports humains, en révèle les intériorités douloureuses sans jamais tomber dans le pathos, avec humour, force et parfois dérision. Son œuvre est un appel au dialogue, au partage, par delà la couleur de la peau, les frontières ou les commerces de la haine.
Source : diadjidiop.com