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Allalouche Ammar (Algérie)

“Je suis comme ce poète militant qui, en évoquant la mort…c’est pour mieux faire accepter et assumer la vie, dans toute son ampleur, y compris la réalité de l’absurde. Aussi voudrais-je considérer l’art comme un acte de liberté, un affranchissement de l’esprit de ses innombrables interdits, une transgression du conformisme ambiant, une résistance contre la laideur qui menace notre monde en ce début du siècle : nettoyage ethnique, montée des fanatismes de toutes sortes, développement de l’intolérance et la haine de l’autre, banalisation du racisme, victoire de la violence et la volonté de mort. La barbarie dans toutes ses formes qui se modernise. Dés lors, il serait impudique de considérer l’art, la poésie, ces merveilleuses offrandes qui sont le reflet et la parole humaine comme un luxe du langage.

Je conçois l’art pour ma part, comme un désir fort de participer à cette magnifique aventure humaine sur la terre. Je tente donc de le charger de transmettre une lueur fraternelle pour m’aider à dissiper l’obscurité régnante. Je tente d’y dire, d’y puiser de toutes mes forces, le monde sensible, mon cœur qui bat, d’explorer les profondeurs intérieures et extérieures de l’homme, de peindre son visage aux mille couleurs.

Dans mon pathétique combat, réside mon courage, dans ma douleur, comme ce poète, réside mon humanité, condamné que je suis un Sisyphe, à l’éternel recommencement. Et c’est pourquoi, comme le poète, il ne serait pas heureux, lui semble-t-il, de vouloir limiter la poésie à une affaire de mots, quelle que soit l’importance qu’il accordait au travail sur la langue. Ce n’est pas avec des sentiments qu’il fait la poésie mais avec les mots. ”

Propos de Ammar Allouche
Extrait interview / Tunis 2010

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