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Djahida Houadef à Ezzou ‘art : Une œuvre dédiée à la femme

Sans verser dans l’itératif, au contraire, Djahida Houaderf nous surprend par cette force incessante à évoluer sans pour autant se départir de sa touche personnelle qui fait son immense talent. Cette fois-ci, elle revient avec une nouvelle collection de tableaux qui charment par leurs aspects panachés et par leurs thématiques plus réalistes et ancrées dans la réalité quotidienne. «Pacte avec la lumière», tel est le titre expressif et démonstratif de la nouvelle exposition de Djahida Houadef à la galerie Ezzou’art. Les cimaises de cette galerie regorgent de couleurs lumineuses, ardentes et pétillantes, plaidant pour cette osmose entre la lumière et le personnage. «Cette alliance née d’une subtile constitution, celle d’invariables vecteurs, d’une extrême valeur, d’une authenticité du terroir, d’un sincère engagement du temps et de l’apprivoisement. Un cycle nécessaire pour une naissance», précise la plasticienne. Indubitablement, on remarque que pour cette exposition, l’artiste chevronnée a gardé son sujet nodal et de prédilection, les femmes, mais a délaissé pour un temps ce côté rêveur, émerveillé et poétique.

Une palette colorée

Dans ses 48 compositions exposées, la femme est chevillée à la réalité et au quotidien. Elle n’est plus bohème, ni contemplative, ni dans son monde imaginaire. Loin s’en faut. Elle est active, dynamique et participe à la vie. A cet effet, Djahida explique : «La femme change d’allure, c’est un personnage qui, par sa chevelure, s’inscrit dans une africanité et évolue dans des actions du quotidien et du patrimoine. Auparavant, mes femmes n’avaient pas un lien avec la réalité, elles étaient dans le poétique». Et d’ajouter : «Pour ce qui est de la femme, c’est un choix, c’est une créature qui me ressemble, c’est le reflet de mon personnage dans la société». Pour cette exposition, on constate que la palette de Djahida, déjà colorée, l’est à souhait cette fois-ci. C’est une harmonieuse juxtaposition de teintes judicieusement bien amalgamées qui donnent une grande luminosité au tableau. «La couleur est plus intense et il y a une relation avec la lumière», dit-elle. Sa palette est rutilante, miroitante et ensoleillée, elle exhorte à la vie et à l’amour et transmet un message de paix. Du monde enchanté avec ses femmes fleurs qu’elle donnait à ses innombrables toiles, Djahida poursuit maintenant la démarche de l’action. Ces femmes sont investies de nobles initiatives et activités inhérentes au quotidien et au patrimoine comme en témoignent les tableaux de ces femmes jouant du ôud, du banjo et de la derbouka, ou préparant du thé ou dansant sous des airs de musique traditionnelle. La femme de Djahida Houadef évolue dans différents espaces et n’est plus cantonnée dans ces jardins fleuris à foison où «là tout n’est qu’ordre, beauté et volupté», comme disait Baudelaire.

Talentueuse artiste

En matière technique ? La plasticienne a opté pour de la toile et une technique mixte à la place du papier comme pour ses anciennes œuvres. L’œuvre de Djahida Houadef est un sublime hommage à la femme qu’elle est et à toutes ces mères, sœurs et épouses. En le déposant dans la réalité, elle lui donne vie et place dans la société avec une fonction et un rôle. La femme transmet ce legs culturel atavique de nos ancêtres qui constitue notre mémoire collective. La femme de Djahida est dynamique et s’inscrit dans une démarche d’avenir. Socle de la famille, elle reste l’héritière des us et coutumes tout en assurant la continuité de la lignée.
Cette nouvelle œuvre de l’artiste ravit le regard et donne du baume au cœur. La plasticienne s’est surpassée et son travail est à la hauteur de son talent. Cette exposition mérite un grand détour. Emerveillement et plaisir assurés.

Kheira Attouche
Source : http://letemps-dz.com


Exposition  qui s’est déroulé du 3 au 24 mai courant à la galerie Ezzou’art  à Alger