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Ces gens qui passent … n°3 par Talbi Farid

 

Le chikungunya, la dingue, la malaria, la paranoïa qui saisit l’esprit du maraudeur au dessus du désert des huiles minérales maudites, le bacille d’Ebola, « la ghouma » , choléra , des malheurs ancestraux au patrimoine des non-dits de la mémoire commune , la maîtrise retorse du verbe dans la bouche du militant de base et de la « dâaoussou » made-in, les séides en conclave de charognards et autres jeteurs de sort à l’Afrique des Africains homo-habilis …, et donc mon frère, toutes ces calamités ne se distinguent pas tellement de la plaie infecte constituée de la petite corruption nationale poisseuse , pratiquée par une incroyable prolifération de malins autochtones, minuscules et infectieux qui vivent par colonie tribale, en parasites sur la toison des peuples déjà couchés, çà te dit quoi le spectacle de corrompus corrupteurs incontestablement indissociables , nés et faits pour opérer la rapine dans le bon dos des vieilles croyances populaires de la « tidjara hallal » , et le travers des compromissions distribuées par des sbires, surpris la main sur la sacoche ,des zombies survenus de nulle part , mais d’ailleurs, sûr ,causant une drôle de langue de duplicité lyrique, « poétale, dévote et sentimentique », soporifique, crachant haut et loin en l’air, et passant entre les gouttes de la retombée infecte. 

Cette lecture est à déclamer sans point de ponctuation, sans pause , et qui t’oblige à réapprendre un souffle , au plus loin possible de ces gens qui repassent sur ces mêmes chemins qui se croisent, sans jamais se rencontrer.

Talbi Farid
Août 2018