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La mésaventure de l’art moderne ! par Talbi Farid

Le vingtième siècle s’est ouvert sur la « belle époque » européenne, suivie de deux grandes  guerres horribles, comme autant d’événements majeurs qui allaient troubler la sensibilité et la perception des grands esprits, bouleverser les conventions des pratiques des arts et des lettres, souvent de façon délibérément absurde et insensée. Mais surtout  ainsi renier, rejeter les expressions des arts, les images et règles rendues jusque là par des hommes honnêtes, auteurs réputés géniaux, habités de la flamme de la création prodige et, du talent exceptionnel de mise en œuvre du beau divinatoire.

Gauguin, Cézanne, Toulouse-Lautrec, Van Gogh auraient vécu…

Hélas, comme toujours, une belle époque  et des guerres européennes, allaient être particulièrement favorables aux activités malintentionnées dévolues aux affairistes du moment. Opportunistes, agissant plus efficacement en réseaux ou bandes organisées, solidaires, sans frontières, s’autorisant d’énormes enrichissements dans le contexte de la confusion sociale, la misère largement entretenue. Voilà donc dans l’air du temps pervers, que s’est présentée la manne  inattendue de la cueillette facile du pognon sale, florissant dans les secteurs de l’industrie civile ou militaire, la banque, le commerce de n’importe quoi et des pénuries.

Mais aussi, un nouveau pourrissement infectant les activités des loisirs et du spectacle, les emplois d’information et manipulation des influences, l’exploitation éhontée des territoires et sujets de la denrée coloniale prétendue non civilisée .

Cette opulence fastueuse, une fois acquise par les nouveaux riches en hordes impitoyables, restait ensuite à lui trouver les instruments qui permettraient d’amonceler le profit facile, mais essentiellement de l’écouler, le fructifier, le remettre aisément en circulation, partout ailleurs, dans un circuit légal .

Restait également à trouver ou imaginer des opérations de placements précieux, et de voyages moins volumineux ou encombrants que l’était jusque là l’or ou pierres rares. Ou moins risqués que les valeurs de transferts aléatoires du billet de banque.

Bon sang mais c’est bien sûr, … les objets d’art !!

Ainsi naquit la mésaventure de l’art moderne et de la flibusterie.

Une sacrée arnaque en perspective, mon frère.

Et comme pour la peinture la boucle de la quasi – perfection était bouclée depuis belle lurette, inopinément  un jour de pluie de spleen, on dégota au fond d’un troquet « dégueux »  des jeunes gens loqueteux  sans âges, encroûtés dans la déprime de l’ennui comateux et de la fumette et, qui peignaient par dépit de soi. Des gens qui peignaient l’absurde connerie  de n’importe quels gribouillages ou coloriages, dont ils laissaient l’interprétation… aux autres. Et dès lors attisant la curiosité des voyeurs , des curieux avisés, estomaqués de tant d’ineptie. Et autant que possible donner la parole débridée aux camelots et bardes « chargés » du coin, autoproclamés poètes, copains de beuveries et parties carrées, qui conduiraient les artistes dépravés et le public influencé, au délire collectif, par la magie du bagot et verbe sirupeux. La chance !

Un jour un couple de cow-boys super friqués, passant par là, s’interloqua de ces représentations picturales si insensées, si rares dans le genre, donc si précieuses, si chères à la longue…

« L’artiste » ciblé par les malfrats affairistes aux aguets, peintre remarquable par les curiosités innommables et sottises de son activité, donc artiste particulièrement si singulier, si sous doué, l’artiste persista  dans la farce, sans scrupules.

Voilà comment, la rareté au centre de l’arnaque juteuse, l’homme joua le jeu de génie qui allait lui rapporter gros en pognon, et de n’importe quelle toile commise.

Ainsi  naquit la légende du génie incompris, fils unique de la mésaventure de l’art moderne.

Dès lors les formes contemporaines d’influence et négoce à l’arnaque, par leurs supports (petits et grands écrans télés , tréteaux, scènes événementielles, papier journal et de lieux d’aisance…) servant la diffusion publique ou privée de la culture, entrèrent en jeu et perfectionnèrent le mécanisme frauduleux de blanchiment de fric, sans frontières .

Marchands de biens, marchands d’art dites-vous ?

Tirons la chasse !

La culture patrimoniale du monde, est désormais entre les mains d’un corporatisme consanguin tentaculaire, si puissant qu’impliqué dans la manipulations des influences et souveraineté nationales, populaires politiques, finalement dans les bricolages démocratiques les plus improbables, suicidaires.

Pour le bonheur des uns, le malheur des autres.

Farid Talbi
email : lyon228ruisseau@yahoo.fr

Talbi Farid, artiste peintre algérien, Algérie

 

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NB
/ les chroniques de Farid Talbi sur le site founoune.com sont bénévoles
/ la photo ou vidéo accompagnant le texte chronique n’est aucunement l’illustration du texte.
/ La composition est propre au site founoune.com – (founounes.com).
/ toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne serait que pure coïncidence !

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