intra-muros :
Accueil > actualités > CMOOA : Vente aux enchères du 23 décembre 2023

CMOOA : Vente aux enchères du 23 décembre 2023

La prochaine grande vente aux enchères de la CMOOA aura lieu le samedi 23 décembre 2023 à 17h dans sa salle de ventes à Casablanca. Cette 79e manifestation réunira 53 œuvres provenant de prestigieuses collections privées, comprenant des chefs-d’œuvre d’artistes tels que Farid Belkahia, Mohammed Kacimi, Jilali Gharbaoui, Ahmed Cherkaoui, Mohamed Melehi, Mohamed Hamidi, Abelkébir Rabi’, et Chaïbia Tallal.

À cette occasion, la maison de vente aux enchères mettra en avant trois œuvres exceptionnelles de l’artiste Ahmed Cherkaoui, réalisées entre 1964 et 1965, issues de la collection feu Philippe Ardant. Ce dernier, juriste français, a occupé le poste d’attaché culturel à Rabat entre 1974 et 1976, et a été le premier président de l’IMA entre 1981 et 1985. Professeur émérite et président honoraire de l’université de Paris II Panthéon-Assas, il a également été président puis juge au tribunal constitutionnel. Il fut le co-fondateur, avec Olivier Duhamel, de la revue d’études constitutionnelles et politiques “Pouvoirs” en 1977.

 

| Vente de Décembre 2023

Exposition publique
Du 1e au 22 décembre 2023
De 10h à 12h et de 15h à 18h
À la CMOOA, Casablanca

Vente aux enchères
Samedi 23 Décembre 2023, à 17h
À la CMOOA, Casablanca

 

MOHAMMED KACIMI (1942-2003), LE TEMPS DES CONTEURS, PARIS 1994
Mohammed Kacimi réalisant la série « Le Temps des Conteurs » à l’hôpital éphémère de Paris en 1994. Source, fonds documentaire Mohammed Kacimi.

« L’artiste africain n’a d’autre destin que de conter ce qui est arrivé, ce qui arrive et ce qui est à l’état d’arriver, il n’a d’autres destins que de créer des événements, d’abord dans le creux de son corps, puis dans son environnement au sens ouvert. ». Mohammed Kacimi, Suite Africaines, 1997 Paris.

Le début des années 1990 marque l’entrée en « africanité » de Mohammed Kacimi, alors qu’il initiait pratiquement à la même époque sa recherche « Shéhérazade et le Guerre », qui dénonçait la destruction de Baghdad et l’invasion de l’Irak. Les zones désertiques du Sud marocain qu’il avait explorées avec Khattibi pour un projet sur le Sahara, de l’Algérie, de la Libye, et ses voyages successifs au Sénégal, au Mali et au Bénin l’influenceront beaucoup au moment d’inventer un nouveau corpus artistique qui marquera sa dernière grande phase créative.

Invité par l’UNESCO à travailler sur les « routes de l’Esclave » à Ouidah au Bénin en 1994, Mohammed Kacimi appréhende différemment la responsabilité de l’Occident et son capitalisme sauvage dans les drames qui se jouent au Moyen-Orient et en Subsaharienne à travers l’Histoire. Dès lors, il lui paraît très important d’inventer un nouveau langage artistique et renouveler ce qu’il nomme sa « peinture, poésie ».

 

 


Mohamed Kacimi, la série « Le Temps des Conteurs », photo d’archives : Acrylique sur toile, 272 x 215 cm

 

Propos du Fondateur d’Art Holding Morocco / CMOOA

CHERS AMIS AMATEURS D’ARTNous avons tous subi dans notre chair le terrible Séisme qui a frappé la région d’El Haouz le 8 septembre dernier et nous sommes tous très fiers de l’incroyable solidarité de notre nation pour surmonter cette tragédie, aux côtés des forces vives de notre pays, de nos institutions, et notre Souverain. La scène artistique marocaine n’a jamais été en reste par le passé, comme par le présent, pour s’associer aux grandes causes nationales, et ce depuis l’indépendance du Maroc. A son tour, elle s’est mobilisée depuis le 8 septembre de mille façons, et à travers différentes initiatives pour elle aussi apporter son concours et son soutien aux populations sinistrées d’El Haouz.

La vente aux enchères du 28 Octobre dernier « Unis, pour le Maroc » mené par un collectif de professionnels de l’art, au sein du Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain de Rabat a pu récolter près de 7 millions de dirhams qui furent directement versés au profit du compte 126. Cette initiative n’aurait pu être possible sans la générosité des artistes, ou d’ayants droits d’artistes pionniers aujourd’hui disparus, qui ont donné généreusement de leurs œuvres et de leur temps, sans oublier les acquéreurs qui ont plébiscité cette initiative. Ainsi, la grande famille de l’art marocain a donné l’exemple qu’elle pouvait se fédérer en choisissant le Musée Mohammed VI comme demeure, et je remercie aux côtés de mes confrères Monsieur Mehdi Qotbi et son équipe d’avoir favorisé cette grande réunion.

Nous sommes conscients qu’il nous faut encore plus d’opportunités que cette dernière initiative pour raffermir nos liens entre acteurs de l’art. Nous avons besoin d’une réelle représentation professionnelle, de textes et de dispositions de lois qui encouragent les acteurs à mener campagne pour nos artistes et notre scène en s’appuyant sur une fiscalité « adaptée » qui tienne compte de la réalité Marocaine.

Ces vingt dernières années, les acteurs de l’art marocain (artistes et professionnels) ont permis dans un effort considérable de rattraper un déficit « immense » qui fut creusé tout au long de notre jeune histoire moderne et ce jusqu’à l’avènement de sa Majesté Mohammed VI, qui a doté notre pays d’institutions muséales et appuyer notre secteur par sa mansuétude. La participation du Maroc à la Biennale de Venise 2024 avec un pavillon officiel, sera un événement majeur que nous attendons.

Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin de mécanismes simples pour continuer d’aller de l’avant comme de nombreux pays qui parient sur l’attractivité artistique & culturelle pour favoriser nombre de leurs secteurs économiques :

• Subventionner les coûts de transport des artistes et professionnels qui participent à des foires d’art, des biennales et des salons d’expositions.
• Faciliter l’admission temporaire d’œuvres d’art au Maroc, et abolir le système des cautions douanières, jusqu’à la vente des objets importés.
• Développer des politiques de commandes publiques pour aménager l’espace urbain, et les grandes infrastructures publiques.
• Inventer un type de crédit bancaire dédié aux acteurs de la culture pour initier et développer leurs projets.

Aujourd’hui, ce qui pénalise la visibilité de l’art marocain à l’étranger c’est d’abord le coût du transport aérien des œuvres d’art depuis le Maroc ou à sa destination, celui-ci dépasse parfois les coûts d’achat des stands par nos galeries participant aux foires internationales. Beaucoup d’entre elles ne peuvent participer à des foires de renom car le coût du transport peut parfois excéder six cent mille dirhams. Comment alors oser participer à des événements qui en additionnant tous les post frôlent un million et demi de dirhams, sans aucune visibilité pour elles de vendre ne serait-ce qu’un article ?

Le régime de l’admission temporaire qui impose de bloquer en amont le montant de la TVA et des droits et taxes dès l’arrivée sur le territoire national des objets importés pénalise les acteurs de l’art qui souvent ne disposent pas des moyens suffisants pour le faire.

L’une des conséquences directes de cette situation est « l’importation informelle » des œuvres d’art sur le territoire national, mais surtout la frilosité des acteurs à initier au Maroc des événements à caractère international. Si nous souhaitons vraiment gagner une place au sein du marché de l’art mondial et représenter le continent africain au meilleur niveau, nous devons trouver un mécanisme qui assure et préserve la mission de l’administration douanière, sans pénaliser les « professionnels importateurs » et ce jusqu’au moment de l’acquisition par l’acquéreur final.

L’agencement artistique urbain est un véritable enjeu pour embellir nos villes et inventer des repères, en éveillant les publics aux pratiques artistiques et favoriser ainsi l’attractivité culturelle de nos villes. A l’heure où les grandes métropoles du Monde parient sur la création de « quartiers dédiés à la culture » par la concentration des acteurs ou l’intervention d’artistes, nous pourrions encore faire plus de place à l’Art en « organisant des concours pour les artistes marocains » dans les villes et les écoles. L’initiative « Jidar » à Rabat et « Sbgaha bagha » à Casablanca ont déjà obtenu d’excellents résultats au service de l’embellissement de plusieurs quartiers. Dernier point que j’aimerai souligner après vingt années d’expérience au Maroc, le financement privé ou public pour les porteurs de projets artistiques et culturels est la principale solution pour développer nos industries et tirer nos secteurs vers le haut.

Le manque de moyens financiers ne peut être compensé en permanence par l’ingéniosité des porteurs de projets. Les professionnels méritent mieux « que de toujours tendre la main » pour réaliser leurs ambitions ou pour se développer, et souvent par faute de moyens ils n’osent pas entreprendre. Ces quatre points que je partage avec vous aujourd’hui répondent aux questions que parfois les amateurs de la culture marocains et étrangers nous posent pour comprendre l’absence de visibilité de nos artistes à l’étranger, ou la faible présence d’artistes internationaux au Maroc également, ou notre faible proportion à investir dans notre secteur.

J’espère que ce diagnostic factuel que je livre aujourd’hui pourra voyager dans les propos des gens et des responsables gouvernementaux pour favoriser l’émergence de notre secteur au Maroc et initier un nouvel élan à son tour, au moment où le Maroc se prépare à accueillir la coupe du monde de football en 2030.

Hicham Daoudi

 

 


Cliquer sur l’image pour consulter le catalogue ou sur le lien suivant Catalogue 

 

 

 

 

Site internet CMOOA : www.cmooa.com

Facebook