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Kheir-Eddine Hassaïne, le plasticien passeur d’émotions.

L’exposition de Kheir-Eddine Hassaïne, qui a eu lieu le 25 novembre passé à Ezzou’Art Galerie à Alger devant un public nombreux, offrait une profusion de couleurs et une pléthore de signes. L’artiste chevronné présente des œuvres de grande qualité inscrites dans les thèmes de la culture, du terroir et de l’identité, revisitant l’histoire du pays pour narrer notre saga identitaire et culturelle.

Hassaïne, artiste émérite, mêle les époques et revisite le signe punique avec des clins d’œil à « Aouchem », tout en apportant une nouvelle perspective. Ses compositions harmonieuses entremêlent d’innombrables signes formant des motifs géométriques, révélant un passé de grandeur.

L’artiste excelle dans l’utilisation de couleurs chatoyantes, avec une prédilection pour le bleu, créant des toiles anciennes et une nouvelle, intitulée “Gaza assiégée”, en lien avec l’actualité. Les luminaires exposés, modernes et élégants, témoignent de son talent dans l’association harmonieuse de la peinture et de la confection de luminaires.

Dans ses propos, Hassaïne souligne l’influence de la culture punique dans l’Est algérien sur son travail. La symbiose entre la peinture et l’architecture d’intérieur se manifeste dans cette exposition captivante, où les œuvres abstraites et suggestives du peintre interrogent le passé et l’avenir avec sensibilité et passion. L’exposition, s’intitulait “L’architecture dans la lumière, peinture et influences et vice versa”.

 

 

Auparavant, en 2008, l’artiste Kheir-Eddine Hassaïne a exposé une série d’aquarelles intitulée “Interpellation 20 nuits” à la galerie Arts et Liberté de Kouba (Alger), chez Ouahiba Adjali. Cette série de 26 compositions explore la vie en prison, basée sur l’expérience personnelle de l’artiste qui a passé vingt jours derrière les barreaux en 2005. Cette période d’injustice a profondément marqué l’artiste, qui cherche à exorciser les séquelles de sa détention à travers son art.

Les œuvres de Kheir Eddine Hassaine dépeignent le monde carcéral de manière sobre et austère, évitant l’utilisation excessive de couleurs, de symboles ou d’abstraction. Il s’agit d’un travail de mémoire brut et expressif, utilisant une palette dominée par le noir et le blanc. Les détenus représentés, que ce soit dans le dortoir, la cour, ou le couloir, apparaissent sans visage, soulignant leur statut d’anonymes, de perclus, d’exclus. L’espace carcéral modèle les individus selon ses contraintes, et les scènes, qu’il s’agisse de l’heure de la soupe ou d’une partie de dominos, reflètent une réalité triste.

Certains des dessins ont été inspirés par le séjour de l’artiste en Australie, où la beauté des paysages contrastait avec son passé de détenu. Cette dualité de mondes différents a incité l’artiste à revisiter son expérience carcérale à travers ses créations artistiques. Hassaine exprime ainsi son besoin de se libérer des poids de son passé en mettant en lumière, de manière simple et directe, les tourments de la condition humaine dans un contexte carcéral.

 

Soure vidéo : Facebook Ezzou Art Galerie

 

Hassaïne Kheir-Eddine est né le 13 septembre 1948 à Cherchell en Algérie. Il est artiste peintre, sculpteur, designer et photographe. Diplômé de l’école nationale des beaux-arts d’Alger en 1972, il a fondé son bureau d’études en architecture à Cherchell en 1980.

Il a à son actif plusieurs expositions individuelles à Alger en 1972, 1988, 1998, 2003, 2006, 2008 et 2023, à Bâle en 1998, à Mers les Bains en 2000, 2004, 2008, à Bambois en 2002, et à Ballancourt en 2004. Il a également participé à une exposition collective à Alger en 2004.

Parmi ses prix et récompenses, on compte le 3e Prix de la photographie de la Ville d’Alger (1972) et le 1er Prix de peinture du Conseil général de l’Essonne (2004).

Il a publié un article dans la revue Amenhis (Alger 2004) et est mentionné dans la bibliographie du catalogue “Casbah et Mosaïques” (Alger 2004) et du catalogue “Lumière ! Lumières” (galerie Arts en liberté, Alger 2006). Son travail a également été présenté dans divers journaux, dont El Watan le 12/6/2006, Le Soir d’Algérie le 13/6/2006, Infosoir le 29/6/2006, et le Dictionnaire des Peintres, Sculpteurs et Designers Algériens de Djamila Flici Guendil (édition enag-Anep, Alger 2008)

Source : Dictionnaire Mansour Abrous.