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Londres (UK) : L’expo “Performing Colonial Toxicity” sur le programme nucléaire français en Algérie

The Mosaic Rooms présente Performing Colonial Toxicity, une exposition d’archives documentant le programme nucléaire secret de la France en Algérie pendant et après la Révolution algérienne (1954-1962). Ce vaste projet de recherche, mis en place par l’historienne de l’architecture et commissaire d’exposition Samia Henni, se déploie à travers une série de montages audiovisuels, chacun comprenant des cartes, des photographies, des films, des images fixes, des documents et des témoignages d’archives. L’exposition s’est déroulée auparavant dans l’espace d’art contemporain Framer Framed à Amsterdam au Pays Bas.

Entre 1960 et 1966, le régime colonial français a fait exploser quatre bombes atomiques atmosphériques, treize bombes nucléaires souterraines et mené d’autres expériences nucléaires dans le Sahara algérien. Ce programme secret d’armes nucléaires a entraîné l’irradiation du Sahara algérien et celui du Sahel et a propagé des retombées radioactives à travers l’Algérie, l’Afrique du Nord, centrale et de l’Ouest, et la Méditerranée (y compris le sud de l’Europe), causant des contaminations irréversibles et toujours en cours des corps vivants, des cellules et des particules, ainsi que celui de l’environnement naturel et de l’habitat.

Les archives du programme nucléaire français restent non accessible plus de soixante ans plus tard, l’impact des radiations restent largement méconnus à ce jour.

 

Exposition : The Performing Colonial Toxicity de Samia Henni
Période : du 22 mars – 16 juin 2024
Exposition ouverte : du mardi au dimanche, 11h-18h,
Lieu : The Mosaic Rooms, 226 Cromwell Road, Londres, SW5 0SW
Entrée Gratuite.

 

Performing Colonial Toxicity présente une installation multimédia immersive avec des documents sources disponibles, mis à dispositions, offerts et divulgués et obtenus de manière non officielle. Les recherches de Henni abordent plusieurs aspects socio-humain, notamment les histoires orales et des reportages d’investigation, témoignant de l’histoire réprimée de la violence coloniale française et de ses impacts en Algérie.

Samia Henni est une historienne, commissaire d’exposition et éducatrice. Travaillant à travers des stratégies textuelles et visuelles, sa pratique interroge les histoires de l’environnement construit, détruit et imaginé – celles produites par des processus et des mécanismes de colonisation, de déplacement forcé, d’armes nucléaires, d’extraction de ressources et de guerre.

L’exposition est une coproduction de If I Can’t Dance, I Don’t Want To Be Part Of Your Revolution et de Framer Framed, réalisée dans le cadre de Performing Colonial Toxicity de Henni, un projet de recherche de deux ans commandé pour le programme biennal If I Can’t Dance Edition IX – Corps et Technologies (2022-23) et orchestré par la curatrice du programme de If I Can’t Dance, Megan Hoetger.

Elle découle d’un projet de recherche plus vaste, qui comprend également la publication Colonial Toxicity : Rehearsing French Nuclear Architecture and Landscape in the Sahara (If I Can’t Dance, I Don’t Want To Be Part Of Your Revolution, Framer Framed et édition fink, 2024) et une base de données numérique en accès libre intitulée The Testimony Translation Project.

Expérimentant avec différentes méthodes de spatialisation et de circulation d’informations réprimées, la structure en trois parties du projet constitue un puissant appel à ouvrir les archives toujours classifiées et à nettoyer/décontaminer les sites : deux étapes cruciales pour exposer les passés, les présents et les futurs de la toxicité coloniale.

 


Installation photographique de l’exposition Performing Colonial Toxicity (2023) par Samia Henni à Framer Framed à Amsterdam. Photo de Maarten Nauw

 

Le projet est soutenu par le Conseil des arts de Suisse Pro Helvetia. A cet effet sur le dossier de presse, l’historienne ne manque pas de remercier l’Observatoire des armements, le Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits ; l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD) ; les cinéastes Élisabeth Leuvrey et Larbi Benchiha avec le producteur Farid Rezkallah pour l’utilisation des images et des extraits de films dans l’exposition ; la a Prof. Dr. Roxanne Panchasi, de l’Université Simon Fraser, pour son soutien à la traduction tamasheq-français des témoignages algériens. L’exposition bénéficie du soutien du Conseil des arts d’Angleterre.

Performing Colonial Toxicity s’installe à l’espace Mosaic Rooms à Londres, du 22 mars au 16 juin 2024, après l’espace d’art contemporain Framer Framed à Amsterdan, dans le cadre du travail visant à mettre en avant des pratiques artistiques interdisciplinaires et à souligner les impacts des histoires coloniales vécues.

 

Samia Henni répond aux questions de Megan Hoetger au sujet de l’exposition Performing Colonial Toxicity  présentée auparavant à Framer Framed à Amsterdam du 8 octobre 2023 au 14 janvier 2024, (en collaboration avec If I Can’t Dance, I Don’t Want To Be Part Of Your Revolution.) Le projet met en lumière l’histoire occultée du colonialisme nucléaire français dans le Sahara algérien et attire l’attention sur l’urgence de prendre conscience de cette histoire et de ses impacts environnementaux et sociopolitiques vécus.

 

REMERCIEMENTS

A Patrice Bouveret et aux collaborateurs et partenaires de l’Observatoire des armements ; Larbi Benchiha, Bruno Hadjih, Elisabeth Leuvrey, Farid Rezkallah, ainsi qu’à Frédérique Bergholtz, Megan Hoetger, les équipes élargies d’If I Can’t Dance et de Framer Framed, et à la Fondation Pro Helvetia du Conseil suisse des arts pour leur soutien au projet. Remerciements aux interviewés  : Larbi Benchiha, Patrice Bouveret, Roland Desbordes, Bruno Hadjih, Gabrielle Hecht, Penelope Harvey, Jill Jarvis, et Roxanne Panchasi, ainsi qu’aux Et Roxanne Panchasi, ainsi qu’aux participants-traducteurs qui ont consacré leur temps à traduire la sélection de témoignages de Henni, notamment : Raoul Audouin, Adel Ben Bella, Omar Berrada, Megan Brown, Séverine Chapelle, Simona Dvorák, Hanieh Fatouree, Alessandro Felicioli, Anik Fournier, Jill Jarvis, Augustin Jomier, Timothy Scott Johnson, Anna Jayne Kimmel, Corentin Lécine, Natasha Llorens, Miriam Matthiesen, Martine Neddam, M’hamed Oualdi, Roxanne Panchasi et Alice Rougeaux. Profonde reconnaissance envers Marley Jaeda Barnes, Amina Belghiti, Samuel Fuchs, Floriane Germain, François Girard-Meunier, Maxime Groslambert, Pamela Hampton Hunsinger, Megan Gail Mueller, Caroline Ann O’Donnell, Roxanne Panchasi, Georg Rutishauser, Sabine Sarwa, Pascal Schwaighofer, Philip Ursprung, Oliver Wyss, Meejin Yoon, et tous ceux qui ont contribué au fil des ans au développement de cette recherche et ont souhaité rester anonymes.

 

Performing Colonial Toxicity  présentée auparavant à Framer Framed à Amsterdam du 8 octobre 2023 au 14 janvier 2024.