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YAZID ALLAB : l’artiste plasticien, l’enfant de Sédrata par Yacine Lahlou

Il est né le 20 novembre 1958 à Sédrata. Son père feu Salloha Allab était très apprécié pour son caractère agréable et bon enfant. Sa mère Fadila Kateb est l’une des premières enseignantes de Sédrata. Il est le neveu de l’écrivain Kateb Yacine qu’on ne présente plus et le cousin de Reda Kateb l’acteur aux plusieurs récompenses cinématographiques dont un césar. Il ne faut pas oublier Mustapha Kateb, l’homme de théâtre, le docteur Bachir Lazrak de l’opium et le bâton film culte de la guerre de libération, le natif de Thagaste.

À Sédrata Yazid était connu comme un excellent hand-balleur tout comme son frère et ses cousins . Il est vrai que les Allab sont une famille de sportifs, des footballeurs, à commencer par le sympathique Salloha le père de Yazid, ses oncles paternels Abelaziz, Kamel, Djoudi sans oublier El hadj Brahim le président du club phare L’USS, et Laïd le premier arbitre diplômé du village.

De 1979 à 1985, il fréquente l’école supérieure des beaux arts d’Alger. De 1988 à 1992, il est à l’école supérieure des arts et Design Marseille-Méditerranée d’où il sort avec un diplôme qualifiant.
Pour financer ses études il travaille comme maçon. Cette expérience professionnelle a beaucoup influencé sa pratique artistique. Je le cite : ” mon travail est ma biographie. Mon père est ouvrier, ma mère est une intellectuelle. Moi je suis le résultat des deux. À la base de mon travail il y a l’outil de l’ouvrier puis il y a la réflexion, l’esprit et donc la connaissance”. Il a été qualifié “d’ouvrier de l’art contemporain”. Il a de qui tenir. Son oncle Yacine ne s’est-il pas investi comme docker à Alger et écrivain public à Paris pour partager la vie des prolétaires et des émigrés, expérience qui a nourri son roman Nedjma et ses pièces de théâtre.

Revenons à Yazid. Il habitait à une vingtaine de mètres de l’officine de mon père. C’était un enfant paisible, sans histoires. Après son ” exil ” à Marseille j’ai eu le plaisir de discuter plusieurs fois avec lui. Il venait se ressourcer à Sédrata dés que son agenda le lui permettait. Il est resté humble et abordable lui qui a exposé ses œuvres des deux côtés de la méditerranée, mais aussi outre atlantique à New York. Il a exposé à Ankara, Dubaï, Tokyo, Bucarest, à Paris au centre Georges Pompidou, au Grand Palais, au musée des abattoirs de Toulouse et bien sûr à Marseille sa ville d’adoption.

Pour s’exprimer il faisait appel à la peinture, au dessin, à la sculpture, à la vidéo et à la photographie.

L’hebdomadaire Jeune Afrique lui a consacré un intéressant article il y a quelques années. Des interviews et des reportages le mettant en valeur ont été diffusés par des chaînes de télévision française. Oui Yazid fait partie du patrimoine artistique de Sédrata. Il mérite amplement que je lui dédie cette publication. Je souhaite qu’il fasse un jour une exposition de ses œuvres à Sédrata, son village natal avec une conférence relatant et expliquant sa carrière, son art et son parcours si riche et qui seront, j’en suis sûr, enrichissants à plus d’un titre pour les sédratiens.

Dr Yacine LAHLOU.
SOURCE : CHRONIQUES SÉDRATIENNES.
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