Lorsque fin 2010, les trois mousquetaires du Service Régional du Recherches et Vérifications (SRV) de l’administration des impôts ont franchi la porte de mon ancienne entreprise, l’un d’eux prononça une phrase qui résonne encore : “C’est tout, c’est ça le colibri ?” Étonnés de voir un si petit espace, “On n’a pas encore creusé”, avais-je relancé.
En fait, c’était le début de la destruction de l’entreprise et tout ce qui y était associé, y compris et surtout un long processus professionnel des plus extraordinaires. Ils sont restés 4 mois à fouiller, à écrire aux fournisseurs et à convoquer les prestataires, mais ils n’ont rien trouvé d’autre qu’un redressement astronomique que j’ai réduit grâce aux nouvelles dispositions liées à la peur du printemps arabe.
Ça aurait été un simple fait administratif si, une année et demi plus tard, je ne me retrouvais pas au tribunal, cette fois-ci pour répondre à une requête du CNRC visant à supprimer l’entreprise du fichier national. Je me souviens que lorsque l’avocat avait remis tout un dossier au tribunal, les parties en charge se sont regardées : la requête du CNRC reposait sur une fiche d’enquête de deux agents qui n’ont pas trouvé l’entreprise à l’adresse indiquée.
C’est à partir de cet instant que la contre-enquête débuta : qui est derrière tout cela ?
En vérité, la destruction n’a jamais cessé ; elle a pris une forme moins administrative, plutôt invisible. Un processus patiemment planifié, ordonné, ne laissant rien au hasard. C’est à ce moment que j’ai lancé le réseau 50, la galerie “Le Colibri” ?, autant d’actions repoussoir qui ont retardé le processus de destruction et surtout ouvert de nouvelles perspectives professionnelles.
Il fallait par ailleurs modifier la matrice de “Founoune”, qui affichait 2 contenus médias et une galerie virtuelle avec plus de 300 membres inscrits et plus de 5000 œuvres qui tournaient en boucle. Une charge contraignante et coûteuse, notamment en termes de temps, de contrôle et de suivi, qu’il fallait résorber. Mettre à jour sa page Facebook est déjà un exercice de style, que dire d’une plateforme ? Même si le hack de fin 2013 a bouclé la boucle, la survie de “Founoune” dépendait d’éliminer un contenu.
La destruction a pris une forme impossible, et il est clair que la contre-khota a abouti à identifier les responsables et surtout le comment du pourquoi. “Donner-leur ce qu’ils veulent” fut le leitmotiv de l’histoire, lorsque l’on mesure la suite des événements à ce jour.
Malheureusement, “Founoune” est toujours là depuis 2006, l’aventure continue probablement en délocalisant la plateforme, car il n’y a aucune chance de survie avec certains crétins d’ici.
Tarik Ouamer-Ali